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Libération
Enquête

Chez les socialistes, les courants n’ont plus prise

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Fini les chapelles structurées, l’arrivée au pouvoir entraîne une recomposition du parti. Les jeunes élus notamment sont rétifs à se ranger sous une bannière.
publié le 29 octobre 2012 à 22h26

Dans les allées du congrès PS de Toulouse, ce week-end, ils étaient tous «hollandais». Comme l'UMP était «sarkozyste» en 2007 - mis à part quelques irréductibles chiraco-villepinistes. «Nous ne fonctionnerons plus en chapelles présidentielles pour, au minimum, les dix ans qui viennent, glisse François Lamy, ministre de la Ville et proche de Martine Aubry. C'est un monde nouveau qui s'ouvre.»

Déjà, l'affrontement Fabius-Jospin au congrès de Rennes, en 1990, avait transformé en «écuries présidentielles» les «courants» des années 70-80. L'arrivée au pouvoir, la présidentialisation du parti, le poids des baronnies et la mise en place de la primaire pour désigner le candidat à l'Elysée ont fini de transformer le PS. «Les courants sont morts, il ne reste que des sensibilités», tranche le député Laurent Baumel.

«Transhumance». L'élection de Hollande crée désormais un «vide de présidentialité», selon l'historien socialiste Alain Bergounioux. Structurés jusqu'ici par les batailles internes pour mettre en orbite un candidat présidentiel, les équilibres socialistes sont bousculés. «Il existe aujourd'hui des sous-groupes qui s'apparentent à des coteries liées à des ministres», observe Rémi Lefebvre, professeur de sciences politiques et membre de l'aile gauche du PS. «Mais elles restent fragiles», car elles ne sont pas fondées sur un «principe d'affiliation idéologique, mais personnelle». Vinc