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Libération
Interview

Edouard Philippe «Le non-cumul, c’est le petit bout de la lorgnette»

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Questions à Edouard Philippe Député-Maire UMP du Havre
publié le 29 octobre 2012 à 21h36

Dans le rapport qu’il devrait remettre le 7 novembre, Lionel Jospin préconise d’interdire le cumul d’un mandat parlementaire avec une fonction exécutive locale. Selon nos informations, il devrait en outre proscrire tout cumul de rémunérations. Ce week-end, lors du congrès du PS, les militants ont fait un triomphe aux orateurs anticumul. Pour Edouard Philippe, député-maire UMP du Havre, le gouvernement donne satisfaction à une clientèle, sans s’attaquer au vrai sujet.

Le non-cumul est une revendication forte des militants. Et pas seulement au PS…

Peut-être parce qu’en mettant fin au cumul, on libérerait un nombre considérable de place d’élus locaux. Beaucoup de militants font de la politique pour se faire élire. C’est pourquoi ils sont très favorables à l’abrogation du conseiller territorial : cette réforme avait le défaut de supprimer plus de 2 000 élus. Le projet du gouvernement ne se comprend que si on regarde la sociologie du PS : un parti d’élus locaux.

Vous êtes maire et député depuis six mois. N’est-ce pas trop ?

Je travaille un peu plus. Les samedis et les dimanches matin sont plus remplis. Mais on oublie souvent de rappeler qu’il existe déjà une loi qui interdit le cumul de plus de deux mandats, et la présidence de deux exécutifs locaux. Cette loi ne dit rien sur le non-cumul d’un ministère et d’un mandat exécutif local. Et pourtant, depuis que Chirac puis Hollande l’ont mise en œuvre, cette pratique s’est imposée. Et on ne s’interroge même pas sur le cumul d’un mandat de député avec certaines activités professionnelles. Or quel est le plus grand danger : que le député soit aussi maire ou qu’il soit avocat ?

Vous voulez dire qu’il ne faut pas de nouvelle loi ?

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