Ce sont sept toutes petites lignes mais elles prouvent que les services de Matignon avaient bien senti la tempête venir. Et que Jean-Marc Ayrault s'est une nouvelle fois pris les pieds dans la com. Lundi soir, après avoir reçu le script de la rencontre entre le Premier ministre et les lecteurs du Parisien, dans lequel il estime que le débat sur les 35 heures ne doit pas être «tabou », son équipe a envoyé un mail de mise au point aux ministres invités sur des radios mardi matin. L'opération a été décidée après un coup de fil entre le dircab d'Ayrault et le secrétaire général de l'Elysée.
But de la manœuvre, une semaine après l'énorme pataquès sur l'annulation de la nouvelle loi sur le logement la semaine dernière : «signaler» le passage sur le temps de travail - et seulement celui-là - et fournir des «éléments de langage» en amont dans l'espoir d'éteindre l'incendie. Ils tiennent en trois points : «1, il n'y a pas de tabous et on a le droit de discuter de tout. 2, le Premier ministre souligne à son interlocuteur les dangers de cette proposition. 3, il est hors de question que le gouvernement remette en cause les 35 heures.» Sauf que dans le journal, loin d'expliquer les «dangers» d'une remise en cause de la durée légale du travail, Ayrault ne réaffirme pas clairement que les 35 heures sont intangibles et ne ferme pas d'office la porte à un éventuel retour aux 39 heures payées 39, suggéré par un des lecteurs.