Ils en pousseraient presque un ouf de soulagement : puisque c'est une proposition de loi (PPL, un texte d'origine parlementaire) et que la friture ne vient pas (cette fois) des rangs de l'équipe Ayrault, le rejet mardi au Sénat du texte sur la tarification progressive de l'énergie ne peut être rangé dans la liste des «couacs» gouvernementaux. Mais, pour les chefs de la majorité, cette affaire est un sérieux signal d'alarme : c'est le premier texte soutenu par le gouvernement à se faire retoquer par le Parlement depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir, au printemps.
«Collusion». Circonstance aggravante, la PPL, rédigée par le député de l'Isère François Brottes et instaurant un système de bonus-malus sur la consommation, a été repoussée grâce à une alliance de circonstance entre les sénateurs communistes (CRC) et ceux de l'UMP. Qui ont remis ça moins de douze heures plus tard au sein de la commission des Finances de la Chambre haute pour rejeter la loi de programmation budgétaire.
Face à ces coups de canif dans le pacte majoritaire, l'exécutif faisait mine de relativiser, hier. «Le Sénat est à gauche, mais il n'y a pas de majorité de gouvernement au Sénat : nous ne le découvrons pas aujourd'hui», explique un conseiller de l'Elysée. De fait, depuis septembre 2011, la majorité de gauche tient à six petites voix, et elle est composée de quatre familles : les socialistes, les radicaux, les communistes et les écologistes. Un Rubik's Cube parlementa