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Libération
EDITORIAL

Crédibilité

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publié le 31 octobre 2012 à 22h36

L’affaire Merah continue de révéler d’inquiétantes parts d’ombre dans l’enquête sur le tueur. Les documents que nous publions montrent très clairement que la direction parisienne de la DCRI a totalement sous-estimé la dangerosité de Mohamed Merah, contredisant sa base toulousaine qui avait bel et bien identifié la dérive du jeune islamiste. Le rapport de l’Inspection générale de la police nationale que le ministre de l’Intérieur a eu raison de rendre public pointait déjà de graves manquements et dysfonctionnements des services du renseignement intérieur. La négligence et l’aveuglement des patrons des policiers toulousains pas si «enfumés» que cela, pour reprendre l’expression de Merah, mérite enquête et explications. Il est toujours facile de donner des leçons a posteriori, il reste que tous les signaux étaient au rouge : voyages en terre jihadiste, revenus inexpliqués, radicalisation en prison, proches et famille extrémistes. De toute évidence, la police a failli et les avocats des victimes ont raison de demander une enquête parlementaire qui seule pourrait aller au-delà des investigations administratives qui ont buté sur le secret défense. Il faut savoir pourquoi les grands patrons de la DCRI ont ainsi eu l’idée saugrenue de recruter ce terroriste comme indic. Et être bien sûr que cette proposition n’a jamais abouti. De même, la thèse du «tueur isolé» évoquée par Squarcini et le ministre de l’Intérieur de l’époque et qui exempte leurs services mérite examen. Sinon, rumeurs