Avec les avocats Ariel Goldman et Philippe Soussi, Me Patrick Klugman défend les familles des victimes de la tuerie de l'école Ozar Hatorah. Choqués par l'évidence d'une «faillite totale des services de renseignement» dans le suivi et l'appréciation de la dangerosité de Mohamed Merah d'une part, dans l'enquête après les premiers meurtres de militaires d'autre part, les trois avocats réclament de vrais moyens pour établir les responsabilités exactes des services de l'Etat.
Vous demandez la création d’une commission d’enquête parlementaire, pourquoi ?
Dans cette affaire, on a le sentiment que, plus on avance, plus on a de questions. On a des «morceaux», des éléments épars qui ne se recoupent pas, voire se contredisent. L'Inspection générale de la police nationale [IGPN, ou «police des polices», ndlr] fait un rapport, mais sans avoir eu accès au dossier judiciaire. Les juges enquêtent, mais ils doivent fonctionner sans avoir accès à la totalité des éléments de la DCRI. La DCRI, de son côté, présente deux versions contradictoires, une toulousaine, une autre nationale… Il faut arrêter, on ne peut plus fonctionner comme cela. On est face à un scandale au plus haut niveau de l'Etat, avec des erreurs d'appréciation d'une extrême gravité, et l'impression de plus en plus étayée qu'on aurait pu éviter la mort des enfants. Cette question ne peut pas rester sans réponse. Il faut qu'une instance supérieure, souveraine, enquête. Nous demandons une commission d'enquête parlementaire, parce qu'il s'agit probablement de l'instance la plus à m