Les heures supplémentaires ont été sacrifiées par la gauche. C'est, en substance, ce que martèle l'UMP ces dernières semaines. Jean-Marc Ayrault «fait sauter les heures supplémentaires», s'est désolé dimanche dernier le député UMP Laurent Wauquiez, invité sur BFM-TV. Deux jours plus tard, sur i-Télé, c'était au tour de la députée UMP Valérie Pécresse de reprendre cette accusation : «Mais excusez-moi, ceux qui ont supprimé les heures supplémentaires, c'est M. Sapin et M. Ayrault», lançait-elle à Christophe Barbier. Avant d'enfoncer le clou quelques instants plus tard. «Celui qui supprime les heures supplémentaires, celui qui fait travailler moins les Français, et gagner moins, c'est M. Sapin.»
Depuis la rentrée, la droite déplorait la fin des heures sup défiscalisées - quitte à parfois en exagérer les effets pour les salariés. Voilà qu’elle est montée d’un cran. Désormais, ce qu’elle dénonce, c’est carrément la suppression des heures supplémentaires elles-mêmes. A entendre l’argument ainsi répété, il devient difficile de croire à une erreur ou à une réponse trop rapide. Ici, le glissement sémantique mène directement à l’intox.
Car il est toujours possible de travailler au-delà de la durée légale de 35 heures. Et les heures effectuées continuent d'ouvrir droit à une majoration de salaire de 25% pour les huit premières heures, et de 50% au-delà. Sur ce plan, rien ne change. Dire que les heures supplémentaires sont «supprimées» constitue donc un