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Enquête

La Droite forte : jeunesse se place à l’UMP

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Les trentenaires Guillaume Peltier et Geoffroy Didier, discrètement encouragés par Nicolas Sarkozy, ont réussi à imposer leur courant face aux ténors du parti.
publié le 4 novembre 2012 à 19h07
(mis à jour le 5 novembre 2012 à 11h56)

Sous le regard impuissant de nombreux responsables de l'UMP, la Droite forte pourrait réussir son OPA sur le sarkozysme. Et ce avec la complicité intéressée de l'ancien chef de l'Etat. Guillaume Peltier et Geoffroy Didier, les deux jeunes inventeurs de ce courant fondé le soir de la défaite présidentielle du 6 mai, étaient jusqu'à l'an dernier d'illustres inconnus. Venu du Front national, avant de passer par le MNR de Bruno Mégret puis le MPF de Philippe de Villiers, le premier a commencé à faire parler de lui en janvier, quand il a intégré l'équipe des porte-parole du candidat Sarkozy. Dans l'ombre de Brice Hortefeux, le second a été l'un des pionniers de l'éphémère «gauche sarkozyste» (au sein du club la Diagonale), celle qui militait pour le droit de vote des étrangers aux élections locales et le mariage gay. Les trajectoires contrastées de ces trentenaires, beaux gosses et beaux parleurs, ont convergé pendant la campagne présidentielle où ils officiaient tous deux comme snipers de la «cellule riposte» de la droite.

Féru de marketing politique, Peltier est allé jusqu'à déposer la marque «génération sarkozyste» à l'Institut national de la propriété industrielle. Mis devant le fait accompli, les dirigeants à l'ancienne n'en ont pas cru leurs oreilles : «Personne ne peut s'arroger le monopole de Nicolas Sarkozy […]. Ce sont des méthodes de voyous !» s'est étranglé Henri Guaino. Trop tard, la machine Droite forte était lancée. A grand renfort de prop