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Libération
TRIBUNE

La semaine bâclée du cumulard

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par Par quatre assistants et deux administrateurs parlementaires, déçus par l’indisponibilité des parlementaires cumulards, leur captation des postes et la faible qualité du travail législatif et de contrôle qui en résulte.
publié le 4 novembre 2012 à 19h07

Une loi importante pour le logement des pauvres vient d'être annulée par le Conseil constitutionnel pour une irrégularité dans la procédure législative : un «cafouillage parlementaire», s'est défaussé le Premier ministre. Les mal-logés attendront, comme d'habitude, et le Parlement va faire comme si ce «cafouillage» n'était qu'une exception. Or, pour qui travaille au Parlement, cette affaire confirme les dégâts du cumul des mandats dans notre République. Les citoyens ont-ils seulement une idée de la façon dont leurs représentants formulent «l'expression de la volonté générale» ? Voyez les parlementaires qui sont aussi maire d'une grande ville, président d'une agglomération ou d'un département, voire d'une région ; examinez leur agenda, observez-les en commission et dans l'hémicycle, écoutez ce qu'ils disent au fil des réunions et des saisons.

Ce qui frappe d'abord, surtout pour ceux qui ont «un gros mandat local» et qui sont dans la majorité parlementaire, c'est-à-dire pour ceux qui comptent le plus dans la vie parlementaire, c'est bien leur indisponibilité au travail même qu'ils ont accepté de faire : les parlementaires cumulards n'ont pas le temps d'examiner les textes que propose le gouvernement ni de contrôler l'action gouvernementale, et encore moins de concevoir eux-mêmes des lois un tant soit peu crédibles et différentes des textes issus de la technostructure dont ils se plaignent tout le temps devant leurs auditoires locaux. Le cumul