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TRIBUNE

Régénérer la vie politique

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par Olivier Rouquan, Chercheur associé au Centre d’études et de recherches de sciences administratives et politiques (Cersa), enseignant à l’Institut supérieur du management public et politique (Ismapp)
publié le 4 novembre 2012 à 19h07

La commission de rénovation, présidée par Lionel Jospin, va proposer de limiter drastiquement le cumul des mandats, à la fois pour les ministres et pour les leaders d’exécutifs locaux. Afin de régénérer la vie politique, il faut changer les modes de sélection des dirigeants politiques.

La principale limitation devrait revenir à prohiber le cumul d’une fonction exécutive locale et d’un mandat de parlementaire. Les fonctions exécutives des intercommunalités doivent à ce titre faire partie des interdits. En effet, ces dernières jusqu’ici non concernées, ont de plus en plus en plus de pouvoirs ; bientôt elles en passeront par le suffrage universel.

L’intérêt de restreindre le cumul des mandats est d’avoir des députés et des sénateurs se consacrant uniquement à leurs tâches : élaborer, voter et contrôler l’application de la loi. A terme, l’enjeu du non-cumul est de permettre aux parlementaires nationaux, davantage présents à Paris, de restaurer leur pouvoir législatif pour rééquilibrer le système politique. Enfin, la limitation du cumul donnera l’occasion de sélectionner différemment les élus. Si elle est saisie, les partis investiront moins systématiquement des notables confirmés comme candidats aux élections. Certes, la parité progresse depuis quelques années. Mais, la fracture sociologique demeure : par exemple, il y a dans la population de plus de 15 ans, 1,1% d’agriculteurs. Mais ils sont 15,5% à être maires. S’il y a 4% d’artisans et commerçant, ils constituent 9% des maires.