C’est une affaire entendue : François Hollande est un réformiste, nul ne peut en douter. La question qui se pose, maintenant qu’il est entré au palais de l’Elysée depuis six mois, c’est de savoir si ce réformiste authentique est également un réformateur déterminé.
Que le président de la République appartienne à la famille sociale-démocrate, qu'il soit donc l'incarnation d'une démarche réformiste, cela va de soi. Il l'a toujours été, il l'a assumé durant sa campagne, il l'a symbolisé en nommant Premier ministre Jean-Marc Ayrault, autre social-démocrate breveté. De ce côté-là, tout est clair et tout est simple, même s'il faut relever que c'est la première fois sous la Ve République qu'un social-démocrate affiché est devenu chef de l'Etat, François Mitterrand, ayant au contraire toujours cultivé l'ambiguïté avec une virtuosité sans pareille.
Les diatribes de François Hollande contre la finance, son allergie aux totems de l’argent n’y changent rien. Elles ne constituent que la dimension culturelle et sentimentale d’une démarche qui par ailleurs a toujours démontré son choix du gradualisme, de la progressivité et finalement du réalisme.
Réformiste, donc. Mais réformateur, ce n’est pas aussi évident. En arrivant au pouvoir, le nouveau chef de l’Etat a procédé à la distribution rituelle des cadeaux de bienvenue de tout nouvel élu élyséen - augmentation de l’allocation de rentrée scolaire, très léger accroissement du Smic, mesures en faveur des locataires et, fugitivement, d