C'est un nouveau «French paradox». Sur le papier, une petite moitié des «60 engagements pour la France» de François Hollande ont été réalisés ou lancés (lire pages 6-7), du remboursement intégral de l'IVG au retour partiel à la retraite à 60 ans en passant par le retrait des troupes combattantes d'Afghanistan qui, vu les difficultés techniques, se passe «miraculeusement bien», de l'aveu du ministre de la Défense. Côté pouvoir d'achat, le prix de l'essence n'a pas été bloqué mais le Smic et l'allocation de rentrée scolaire ont été revalorisés. Un bilan qui fait s'exclamer un conseiller élyséen échaudé par l'avalanche de unes négatives sur l'action présidentielle : «On dit qu'il est un clampin à longueur de magazines mais il trace sa route, le mec, quand même !»
Axiomes. Sauf qu'en six mois, le «président de combat» a tourné le dos à ce qui a fait en partie le succès du «candidat normal». Tout un pan de son programme de lutte contre son «adversaire, la finance» a été édulcoré ou reporté. La taxation à 75% des revenus supérieurs à 1 million d'euros a certes été adoptée mais elle ne durera que deux ans et ne concernera pas les revenus du capital. De même, promise dès le mois de juillet selon «l'agenda du changement», la loi de séparation des activités bancaires - investissement et spéculation - est désormais annoncée pour fin 2012 mais, sous la pression du lobby bancaire, certains doutent d'un contenu