Quoi de neuf depuis le 6 mai? «Ça flotte», estime l'un. «Ce pauvre Hollande a hérité d'un sacré bordel. A mon avis, il est déjà cuit», juge un autre. «Pour l'instant, on n'entend que les pigeons, le Medef, les curés, les réacs contre le mariage homo. Et le gouvernement plie», dit un troisième. A Sochaux, dans la plus grande usine de France - 12 000 salariés -, les PSA font ce constat : le Président, ex-candidat de l'emploi et du pouvoir d'achat, déçoit. Son gouvernement aussi. «On ne se faisait pas d'illusions», raconte Antonio, électromécanicien, «mais je crois que ça va être pire qu'avant». Entré en 1988, toujours à la base, à 46 ans, il est marié à une Brésilienne qui voudrait rentrer au pays : «Travailler ici, ça ne paye plus», dit-elle souvent. Antonio s'y refusait, mais il commence à penser à l'exil, comme son père, parti de Lisbonne pour Peugeot dans les années 60. L'époque glorieuse des 404, des 38 000 salariés, des 600 000 véhicules annuels…
Extras. A leur arrivée, on leur avait proposé un pavillon sur l'une des propriétés de la famille Peugeot, dans les environs de Montbéliard. «En échange, mon père s'occupait du parc en sortant de la chaîne… Si on y réfléchit, rien n'a changé, c'est toujours la famille Peugeot qui fait sa loi, même face à un gouvernement socialiste».
Antonio, électromécanicien. Photo Albert Facelly
Depuis l'élection, quand Antonio part à l'usine, au milieu de la nuit,