Laurent Grandguillaume est un de ces nouveaux députés «morts de faim», selon l'expression utilisée par Thierry Mandon, son collègue et porte-parole du groupe socialiste, pour désigner cette nouvelle génération de députés rendus affamés par leur respect du non-cumul des mandats. Elu en Côte-d'Or en juin, dans une circonscription historiquement à droite, ce député de 34 ans vient de démissionner de son mandat de conseiller général, d'adjoint au maire de Dijon et de vice-président du grand Dijon, ne conservant qu'un poste de conseiller municipal à la mairie de Dijon. L'esprit plus libre, il s'est battu pour devenir le plus jeune membre de la commission des Finances de l'Assemblée nationale. «On m'a d'abord fait comprendre qu'il fallait en général du temps, plusieurs mandats, avant d'intégrer cette commission, mais je me suis battu, c'est ce que je voulais», explique-t-il posément mais fermement. Rapporteur spécial sur l'immigration, l'asile et l'intégration il rendra public dans quelques jours un document passant au crible le budget de l'immigration, qui a été adopté hier soir à l'Assemblée nationale.
Débutant au Palais Bourbon, Grandguillaume n'est pas un perdreau de l'année en politique. Il est même tombé dedans dès l'âge de 18 ans, en rejoignant les rangs du PS en 1996, «quand tout le pays était à droite». Alors