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portrait

François Fillon, très circonstancié

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Se reconnaissant en Pompidou, l’ex-Premier ministre au flegme anglais se retrouve en situation de conquérir l’UMP.
François Fillon portrait (Photo Yann Rabanier pour Libération)
par Par Alain Auffray Photo Yann Rabanier
publié le 14 novembre 2012 à 19h01

Il rêve parfois d'une autre carrière. «Ecrivain à succès», par exemple. «Quelle jouissance cela doit être de créer, d'être totalement maître de son projet. Dépendant de rien, sauf de ses lecteurs.» Ce qui séduit François Fillon, c'est «le mode de vie» que cela implique. La solitude de l'écrivain, il en a fait la furtive expérience en 2006, quand il s'est lancé dans la rédaction de son manifeste pour une rupture avec le chiraquisme. Il a «beaucoup aimé» ces semaines passées à écrire dans sa vaste gentilhommière de Solesmes, sur les bords de la Sarthe. Il allait faire ses courses au Leclerc de Sablé-sur-Sarthe, savourant les regards interrogatifs de ses anciens administrés. Qu'est-ce qu'il fait là, tout seul, se demandait-on. Sa femme l'aurait quitté ? Son épouse Pénélope était à Paris où sont scolarisés les plus jeunes de leurs cinq enfants. Née Clarke dans un petit village du pays de Galles, elle se décrit comme une «paysanne», plutôt «terrifiée» à l'idée qu'on pourrait la reconnaître quand elle se promène en ville. Elle porte sur le monde politique un regard sévère et suggère qu'il devienne «obligatoire» pour les hommes politiques de pousser de temps en temps un chariot au supermarché. Roselyne Bachelot, l'une des rares intimes du couple, ne tarit pas d'éloge sur cette «femme extraordinaire» sans qui, selon elle, Fillon ne se comprend pas. «Il est très famille», témoignent ses proches. A Matign