La boucle est bouclée. Il y a six mois presque jour pour jour, installé face à Nicolas Sarkozy lors du débat de l'entre-deux-tours de la présidentielle, François Hollande faisait découvrir aux Français l'anaphore. Répétant 16 fois «moi, président de la République, je ferai…» Pour installer l'idée que lui candidat socialiste était prêt à diriger la France. Hier, il y a eu comme un étrange écho dans la salle des fêtes de l'Elysée sous l'œil des angelots dorés du plafond et de 32 ministres sur leur 31. «Je suis un président qui…», a-t-il scandé à quatre reprises, «mais je vais m'arrêter là», a-t-il alors coupé dans un sourire.
Après-vente. Sur la forme, cette première conférence de presse du quinquennat avait pour but de faire oublier l'image d'un président tacticien, dilatoire et un peu fuyant souvent caricaturé par la droite. Et dont la cote de popularité atteint un record historique pour un président de la Ve république après seulement un semestre à l'Elysée. «Il lui faut être plus dans l'assertion et l'affirmatif. Mitterrand a aussi eu besoin de temps pour endosser le costume», reconnaissait un de ses proches juste avant la rencontre. A l'aune de ce critère, Hollande a plutôt réussi l'exercice, enquillant les formules à la première personne du singulier - «je fais», «je décide», «j'assume». Au risque d'en faire trop quand il laisse échapper : «J'ai eu l'idée du crédit d'impôt», la mesure au cœur du «pacte de compéti