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Libération
Interview

Il a su être juste et sobre

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Politique . par Alain Duhamel
publié le 14 novembre 2012 à 19h01

Pour la première fois, François Hollande est apparu pleinement présidentiel. Bien sûr, comme toujours dans ce genre d’exercice, il y avait une part d’artifices sinon d’intentions, mais il a su être juste, dans son ton, sa voix et ses gestes, et sobre. Il était très clair dans son expression, grave quand il le fallait, notamment dans son exposé introductif, mais aussi détendu pendant les questions-réponses, sans craindre une pointe d’humour.

Il a été avant tout réaliste. Certes, il nie avoir négocié un virage politique malgré l’annonce de son pacte de compétitivité, mais tout, dans ses propos qui portaient très largement sur les questions économiques et sociales, démontre le contraire. Il y a à ce titre une différence frappante entre le climat qui prévalait à son arrivée au pouvoir, avec des distributions de cadeaux, et le ton qu’il a adopté pendant sa conférence de presse : on est en crise et on utilise des méthodes douloureuses.

Cette fois, il est donc parvenu à assumer son rôle : il ne s’agit plus d’une présidence normale, mais d’une présidence responsable.

En fait, il a fait de la pédagogie, c’était surtout une vaste opération de clarification. Il a voulu répondre à ce qu’attendaient les Français : expliquer sa politique de façon compréhensible et vraisemblable.

Bien sûr, aujourd’hui, il est très bas dans les sondages et il fallait qu’il rassure. Mais même s’il s’y est attelé, on peut penser que l’exercice n’aura pas d’effet sur sa popularité. Avec les perspectives économique