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Libération

Un pas décisif pour l’opposition syrienne

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Diplomatie . par Bernard Guetta
par
publié le 14 novembre 2012 à 19h01

Elle était certainement à l’écoute. Unie depuis dimanche, l’opposition syrienne n’a évidemment pas pu manquer la retransmission de cette conférence de presse de François Hollande et les deux bonnes nouvelles qu’elle lui a apportées.

La France, a dit le Président, «reconnaît la Coalition nationale comme seule représentante du peuple syrien et, donc, comme le futur gouvernement de la Syrie démocratique». Autrement dit, la France tient parole. Elle reconnaît l'opposition comme le seul vrai pouvoir de ce pays dès lors qu'elle est maintenant unie et dotée d'une direction pluraliste, modérée et nullement jihadiste. Elle le fait comme elle l'avait promis. Elle franchit le pas après les pays du Golfe auxquels il fallait laisser l'initiative et avant que les Etats-Unis et le reste de l'Europe ne suivent, mais ce n'est pas tout.

Plus important encore, François Hollande a déclaré hier que la «question [des livraisons d'armes] sera nécessairement reposée, pas simplement à la France, mais à tous les pays qui reconnaîtront ce gouvernement». Après avoir favorisé l'unification de l'opposition en lui promettant de la reconnaître sitôt qu'elle parlerait d'une seule voix, Paris s'est ainsi clairement positionné en faveur de l'armement de l'insurrection par les pays qui la soutiennent. Légalement parlant, c'est devenu parfaitement défendable puisque dès lors que ces pays reconnaissent l'opposition comme l'autorité légitime de la Syrie, il ne s'agira plus d'une ingérence dans les aff