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Libération

Vote des étrangers : les assos déçues

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L’ajournement de la mesure, dans l’attente d’une majorité au Parlement, met les militants en colère.
publié le 14 novembre 2012 à 21h26

«On ressent une trahison, on se fait tromper pour la seconde fois.» Pour Mohamed Mechmache, de l'association ACLefeu, la déception est grande. Le droit de vote des étrangers remis aux calendes grecques, c'était déjà une déception sous la présidence de François Mitterrand. Rebelote. Pour ce familier des quartiers, ce serait un «bon vecteur en termes d'intégration». Las. Pour lui, dire que cette décision «couperait la France en deux», c'est un «manque de respect». «[Hollande] ne veut pas décevoir une tranche de Français, mais [il] en déçoit une autre.» Il termine en parlant d'une «marche arrière», comme pour le récépissé contre les contrôles au faciès. «Dans les quartiers, au moment de voter la prochaine fois, les gens s'en souviendront», conclut Mechmache.

Pour Stéphane Maugendre, le président du Gisti (le Groupe d'information et de soutien des immigrés), cette «reculade» manque singulièrement de pédagogie. «Il faudrait d'abord expliquer qui et combien de gens cela concerne.» L'avocat regrette qu'on «botte ainsi en touche», et, au fond, pense que cette mesure ne sera pas pour ce quinquennat-là.

Pour Vincent Rebérioux, de la Ligue des droits de l'homme, ce devrait être «au gouvernement de mener la bataille». Mais puisqu'il n'est pas prêt à le faire, «nous allons nous emparer de ce sujet». Pour Rebérioux, cette question fait partie «de la modernisation de la démocratie».