En rentrant dans sa commune de Sevran, il s'est fait applaudir. Les gens lui ont dit qu'ils étaient «fiers». Stéphane Gatignon, le maire (EE-LV) de cette ville de 51 000 habitants en Seine-Saint-Denis, a arrêté hier sa grève de la faim, entamée vendredi dernier dans le but de «rompre le silence» et réclamer une solidarité financière pour les villes les plus pauvres. Il a remballé la tente installée devant l'Assemblée nationale. Et a recommencé à boire de la soupe. Fatigué, il a annulé de nombreuses interviews. Libération l'a joint dans la voiture qui le ramenait à Sevran.
Qu’avez-vous obtenu ?
Je voulais un fonds d'urgence pour les villes les plus fragiles financièrement. Le gouvernement a décidé que les augmentations prévues par le budget de l'Etat en 2013 pour un certain nombre de crédits de la politique de la ville seront affectées en priorité aux communes les plus pauvres. C'est de fait payant pour Sevran. Son budget sera crédité de 5 millions d'euros par an. C'est une somme dont on avait besoin pour ne pas mettre la clé sous la porte. Enfin, je participerai aux ateliers de la mission confiée au maire de Sarcelles [François Pupponi, ndlr] sur les péréquations de ces aides. C'est une avancée. Le système doit évoluer car les collectivités riches sont encore très riches et les pauvres, très pauvres.
Que faut-il changer ?
Il faut un vrai travail sur les péréquations. Je suis pour des mesures radicales. Il faut que ceux qui sont assis sur des coffres-forts acceptent la solidarité ou y