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Libération
Reportage

Ayrault tente la greffe du Rhin

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Hier à Berlin, le Premier ministre a cherché à atténuer les tensions franco-allemandes face à  une chancelière plutôt réservée.
Jean-Marc Ayrault et Angela Merkel, hier à Berlin. Le Premier ministre a multiplié les apartés en allemand, langue dont il était professeur. (Photo Odd Andersen. AFP)
publié le 15 novembre 2012 à 22h56
(mis à jour le 16 novembre 2012 à 9h39)

Il n'est pas du genre à fanfaronner. Alors, quand on attrape au vol Jean-Marc Ayrault à son arrivée à Berlin pour lui parler du tout petit rebond de la croissance française au troisième trimestre, il marque une pause d'une seconde avant de répondre. «Les indicateurs sont prometteurs mais pas suffisants. Le combat pour la croissance est engagé, il ne doit pas faiblir», prévient le Premier ministre, dont l'épouse veille, juste derrière lui, à ne pas écraser son petit bouquet bleu-blanc-rouge dans la cohue. Et pour la première fois en terre allemande, il défend le «pacte de compétitivité» français, «plus que jamais nécessaire».

Ce sera le fil rouge de sa journée outre-Rhin. Pour dissiper les «Misstöne», ces bruits dissonants, qui courent en Allemagne sur une France incapable de se réformer. Mais pas question de faire amende honorable sous les critiques. «Il y a à expliquer, pas à se justifier», insiste son directeur de cabinet, Christophe Chantepy. Car, pour Jean-Marc Ayrault, «il n'y a pas d'ambiguïté : quelques articles dans la presse ne correspondent pas à la réalité». Et tant pis si l'inquiétude relayée par les médias allemands s'affiche désormais aussi en une du magazine britannique libéral The Economist, pour qui la France est la «bombe à retardement» de l'Europe… Une «outrance pour faire vendre du papier qui n'impressionne pas du tout la France», dixit un Ayrault regonflé à bloc depuis la présentation