«Une manifestation de réoccupation.» C'est le mot d'ordre que les opposant-e-s à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont lancé pour la journée nationale d'actions de demain. Beaucoup d'organisations du mouvement social et écologiste ainsi que de nombreux élus et personnalités politiques doivent y participer. Il ne s'agit donc pas d'une simple manifestation de solidarité avec les habitants et paysans de la zone évacuée violemment ces dernières semaines. «Réoccuper», «se réinstaller», «reconstruire», autant d'objectifs qui entrent en résonance avec les ressorts politiques des formes d'occupation de l'espace public mis en œuvre par les Indignés, les mouvements Occupy ou, avant eux, les manifestants de la place Tahrir au Caire et les sit-in de la Casbah à Tunis. Occuper pour résister. Pour inventer. Pour transformer.
La Zone d’aménagement différé, devenue Zone A Défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes s’apparente en ce sens à une déclinaison rurale du mouvement Occupy et de la lutte des 99% contre les 1%. A partir de l’occupation de quelques hectares de bocage nantais, les opposants à l’aéroport se réapproprient des espaces voués à être bétonnés, privatisés, fermés et contrôlés. Ce faisant, ils posent des problèmes globaux, aussi bien dans leur résistance qu’à travers l’expérimentation de pratiques alternatives. Combattre les dérèglements climatiques, préserver les terres cultivées, relocaliser les productions, réduire notre empreinte écologique, sortir des logiques prod