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Libération
Reportage

Duel Copé-Fillon, «tout le monde est paniqué»

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Alors qu’arrive le dimanche fatidique pour la présidence de l’UMP, les militants s’inquiètent de l’éclatement du parti en «chapelles». Exemple à Boulogne.
Réunion de militants UMP à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), mercredi. Debout: Luc Chatel. (Photo Albert Facelly. Reuters)
publié le 16 novembre 2012 à 22h06
(mis à jour le 16 novembre 2012 à 22h06)

«Vous êtes en train de prendre le pire des socialistes.» Pas un jour sans que Luc Chatel, en tournée pour défendre sa motion «France moderne et humaniste» (FMH), n'entende la rengaine. Elire un président, choisir entre six motions, n'est-ce pas faire entrer «la chienlit» chère au Général dans la bergerie UMP ? Saboter la machine à gagner de Nicolas Sarkozy ? «Je ne veux plus d'une UMP caporalisée, figée, réplique Luc Chatel, ce serait un boulevard pour la gauche.» Mercredi soir, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), l'ancien ministre de l'Education n'y coupe pas. «Vous êtes pour Copé, et vous défendez une motion soutenue par Fillon, lance un militant. C'est croisé tout ça, on n'y comprend plus rien !»

«Catastrophe». Certains, fillonistes comme le maire, sont venus «par politesse». D'autres parce qu'ils ont perdu leur latin. A la tribune, Pierre-Christophe Baguet, maire pro-Fillon de Boulogne, accueille le copéiste Luc Chatel, vantant sa motion au nom du «libéralisme». C'est comme ça, maintenant, à l'UMP, «on va débattre», annonce Baguet : «Moi qui viens de l'UDF, je peux vous dire que c'est une grande force.» Moue dans l'assistance, en grande partie des têtes blanchies sous le RPR, voire l'UDR d'avant Chirac. Ils n'ont toujours connu qu'un seul chef, président de parti promis à devenir celui de la France, et des militants fleur au fusil pour les élections. Et voilà, s