C'est finalement de François Hollande que sont venus les mots. Et l'inflexibilité. A la veille du grand rassemblement contre la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL), près de Nantes, où sont attendues 15 000 personnes samedi, le chef de l'Etat, en visite en Pologne, a commencé par dire qu'il «respectait le droit de manifestation». Avant de signifier, de façon alambiquée, qu'il n'y avait aucune chance que le projet soit suspendu, comme l'espèrent les écologistes qui mènent la contestation : «En même temps, il y a aussi la force du droit et la primauté de la volonté. Non seulement de l'Etat, mais aussi des élus.»
Des mots fermes que Jean-Marc Ayrault aurait pu prononcer en tant que Premier ministre. Sauf que, dans cette affaire, Matignon jongle avec les casquettes : avoir porté le projet à bout de bras en tant que maire de Nantes brouille la parole du chef du gouvernement. Officiellement, c'est François Blouvac, conseiller pour les affaires locales à Matignon, qui s'occupe du dossier NDDL. Mais l'édile reste tapi dans l'ombre du Premier ministre. Et, en petit comité, Ayrault rappelle que le projet est soutenu par un «très large consensus. Vingt-deux collectivités locales le soutiennent et ceux qui l'ont porté ont été largement réélus».
De plus, pour Ayrault, l'aéroport est entré dans «une phase de réalisation, ce n'est plus un débat», selon un de ses proches. Alors que le Premier ministre s'est fait le chantre du compromis