Jean-Marc Ayrault se serait bien passé d'un front supplémentaire. Notre-Dame-des-Landes (NDDL) n'est pas le Larzac et encore moins Verdun ou le Vietnam, comme l'ont prédit certains opposants avec une lichette de grandiloquence. Mais la contestation grandissante pour refuser la construction de ce nouvel aéroport près de Nantes est un nouveau signal d'alarme pour le Premier ministre. Un test de la solidité de sa majorité et un défi pour celui qui, à la tête du gouvernement, veut incarner le consensus pour forger un «nouveau modèle français». D'ailleurs, ne va-t-il pas recevoir toute la semaine patronat et syndicats pour un grand round de consultations sur la compétitivité.
Contrairement aux appels à manifester contre le traité budgétaire européen ou contre l'austérité, c'est sur un projet local qu'Ayrault a porté en tant que maire de Nantes - et que Hollande soutient entièrement - qu'une partie de la gauche s'est fédérée par milliers. «Le sujet n'appartient plus aux écolos. Quand 40 000 personnes se rejoignent sur un combat, ce n'est plus un problème de majorité, estime un dirigeant écologiste. NDDL est devenu un sujet de société, un foyer de convergence des contestations.» Rien n'est moins sûr, réplique Matignon. «Il faut être attentif et pas dans l'aveuglement. Mais il semble difficile de faire de 40 exploitations agricoles le symbole d'une opposition à tout ce que fait le gouvernement», fait valoir la «dircab» adjointe d'Ayrault, Camille P