Dans l'ombre où il reste tapi, Patrick Buisson doit savourer son triomphe. Car la victoire de Jean-François Copé est d'abord la sienne. Le succès d'une ligne directement puisée dans l'idéologie maurrassienne et qui avait déjà inspiré la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Pour permettre à la droite de retrouver le pouvoir, «le discours identitaire est essentiel», affirmait Buisson il y a quelques semaines dans les colonnes du Figaro. Et si Copé est encore loin de l'Elysée, c'est bien avec ce discours qu'il a conquis l'UMP. L'ancien mentor de Sarkozy peut être d'autant plus satisfait que les militants ont placé en tête des motions la Droite forte de Guillaume Peltier, disciple de Buisson et venu comme lui de l'extrême droite. Les paroles apaisantes que ne manquera pas de tenir Jean-François Copé dans les prochaines semaines pour tenter de rabibocher la famille n'y changeront rien. L'idéologie buissonniène, cousine germaine du programme frontiste, demeurera la matrice de cette droite prétendument décomplexée.
La gauche n'a surtout pas à s'en amuser. Car ce virage de l'UMP en même temps que le probable émiettement du parti annonce des affrontements violents, non pas sur les thèmes économiques cruciaux, mais sur les antiennes de l'immigration ou de la sécurité. «Aujourd'hui, le vrai clivage n'est plus économique, mais socioculturel», déclarait encore Buisson, façon d'indiquer à Copé la meilleure stratégie à suivre. Cette dérive, dont seule Marin