Novice au Palais Bourbon, Marie-François Bechtel est pourtant plus expérimentée que nombre de ses collègues parlementaires. Si la députée apparentée socialiste de l’Aisne n’a fait son entrée à l’Assemblée nationale qu’au mois de juin, grâce au soutien du PS dès le premier tour et après deux échecs en 1997 à Paris puis dix ans plus tard dans l’Indre, la numéro 2 du MRC (Mouvement républicain et citoyen) de Jean-Pierre Chevènement a déjà, à 66 ans, une longue carrière dans la fonction publique derrière elle. Aujourd’hui vice-présidente de la Commission des lois de l’Assemblée, elle est rapporteur du projet de loi relatif à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme.
De son enfance dans les Pyrénées-Atlantiques, où elle a vécu jusqu'à ses 17 ans, la volubile Marie-Françoise Bechtel a gardé un accent chantant et une certaine propension à parler avec les mains. Mais cette agrégée de philosophie adepte de la dialectique hégelienne, que «rien ne prédestinait» selon elle à faire de la politique, n'est pas du genre à se laisser emporter par l'ivresse des mots. «Elle parle beaucoup mais reste toujours d'une grande rigueur intellectuelle, confie admiratif un de ses collègues de la commission des Lois. C'est tout à son honneur même si ça la rend parfois un peu rigide.» A l'instar de Jean-Pierre Chevènement, son mentor en politique, «un des rares à avoir développé une pensée sur la durée, sans tomber dans le conformisme du modernisme», apprécie Bech