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Portrait

François Fillon, une ascension sans clan de sûreté

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Du RPR à Matignon, l’ex-Premier ministre est toujours resté à l’écart des chapelles.
publié le 21 novembre 2012 à 11h34

Un solitaire, incapable de jouer collectif et de nouer de solides amitiés politiques. Dans le déluge de critiques qui se sont abattues sur François Fillon tout au long de cette campagne, celle-ci fut la plus fréquente. Peut-être aussi la plus pertinente. Le député UMP du Val-d'Oise Jérôme Chartier, l'un des rares fillonistes de la première heure, le confirme avec une légère pointe d'amertume : «Avec Fillon, on ne deale pas. Il n'a rien à offrir, aucune récompense à distribuer. C'est un peu De Gaulle à Londres : "En me rejoignant, vous ne faites que votre devoir."» Tout le contraire de Copé, qui couvre de récompenses et d'affection tous ceux qui consentent à «toper» avec lui. Valérie Rosso-Debord en sait quelque chose : filloniste au début du quinquennat, l'ancienne députée a brutalement viré copéiste, déçue de n'avoir «rien reçu» en échange de son dévouement.

L'ex-Premier ministre assume. «Je ne suis pas énarque. Je n'appartiens à aucune chapelle, à aucune caste. A 20 ans, je voulais être guide de montagne», confiait-t-il, en 2006, dans son livre programme La France peut supporter la vérité (Albin Michel). Ses proches assurent qu'il s'est délibérément interdit, pendant ses cinq ans à Matignon, de cultiver des réseaux. «En tant que chef de la majorité, il ne voulait surtout pas donner l'impression de privilégier sa chapelle», glisse un conseiller. Son entourage se résume à une poignée de fidèles, qui ont fait tourner la mac