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Analyse

Un état de décomposition avancé

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UMP, le combat des chefsdossier
A l’UMP, la fracture est telle qu’il semble improbable que les deux camps s’entendent pour éviter la rupture.
publié le 21 novembre 2012 à 22h26

L'UMP est entrée en phase de coma politique. La violence du choc encaissé avec sa pantalonnade électorale est telle que le parti n'en sortira pas indemne. Dès lundi, Alain Juppé - grande gueule cassée de la politique - avait lancé «un cri d'alarme» en prévenant que «l'existence même de l'UMP est en jeu en raison de cette confrontation». C'est aujourd'hui vers lui que se tourne le clan Fillon et, au-delà, tous ceux qui souhaitent tenter de maintenir un semblant d'unité à la «famille». Le fondateur et premier président de l'UMP s'y est déclaré prêt… seulement s'il obtient l'accord des deux camps. «Cette condition n'est à l'évidence pas remplie aujourd'hui», a-t-il constaté hier en début de soirée, même si la menace agitée par les fillonistes de s'émanciper à l'Assemblée nationale en constituant un sous-groupe autonome est un signal fort.

Au bord du précipice, les hauts responsables du parti donnent le sentiment d'avoir pris goût à ce climax mortifère. Comme s'ils avaient déjà acté une inéluctable rupture entre eux. «La fracture politique et morale», invoquée mardi par François Fillon, est explicite. Quant à ces voix d'outre-mer censées lui rendre son trône, elles agissent comme des voix d'outre-tombe annonciatrices d'une scission potentielle.

Inimitiés. Comment remettre autour d'une même table des gens qui en sont arrivés à un tel point de haine ? Et sur quelle base idéologique… Au-delà d'une lutte de pouvoir entre deux hommes