Il se voyait chef de l’Etat, le voilà Casque bleu. Très impliqué dans la médiation du conflit dans l’ex-Yougoslavie lorsqu’il dirigea pour la première fois le Quai d’Orsay, entre 1993 et 1995, Alain Juppé va pouvoir ressortir ses fiches. Sa mission : mettre un terme à la balkanisation de l’UMP et sauver l’unité du parti. Du lourd. S’il y parvient, les militants et les sympathisants de droite pourront lui ériger une statue. En d’autres termes, le plébisciter pour prendre les rênes du parti et, peut-être, en faire à terme leur champion pour l’élection de 2017. Juppé le recours, ou la fin de la malédiction du «meilleur d’entre nous»…
N'allons pas trop vite : pour l'heure, il y a surtout des coups à prendre dans la complexe opération déclenchée hier par le maire de Bordeaux. En début d'après-midi, Alain Juppé envoie sur son compte Twitter un ultimatum aux deux belligérants :«Ce qui est désormais en cause, ce n'est plus la présidence de l'UMP, c'est l'existence même de l'UMP.» Ne pouvant se «résoudre à laisser se poursuivre ce scénario catastrophe sans prendre une initiative», il se pose en pacificateur. Sa proposition : la création d'une instance collégiale sous sa présidence pour réexaminer dans un délai de dix jours l'ensemble des résultats. Les deux parties avaient jusqu'à 20 heures pour accepter. Après, qu'ils aillent au diable ! François Fillon signe immédiatement. Jean-François Copé lambine, mais finit par accepter la médiation en posant ses conditions. D'