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Libération
Pour mémoire

Le juge Gentil, l’inflexible invisible

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Le magistrat de Bordeaux, qui a récupéré le dossier Bettencourt fin 2010, est décrit comme un indépendant un brin parano.
Devant l'accès au palais de justice de Bordeaux, jeudi 22 novembre, pendant l'audition de Nicolas Sarkozy. (Photo Regis Duvignau. Reuters)
publié le 22 novembre 2012 à 22h36

Des bureaux situés en dessous du niveau de la terre avec une toute petite vue sur le ciel. Pour dissimuler aux regards des curieux les tomes de dossier d’instruction, des stores vénitiens au trois quarts fermés ont été installés sur les cloisons vitrées qui séparent les bureaux des magistrats. Dans le couloir, des portes blindées. Beaucoup. Et une de plus depuis novembre 2010, date à laquelle l’affaire Bettencourt a atterri ici, au tribunal de Bordeaux, après avoir été dépaysée de celui de Nanterre (Hauts-de-Seine). Voici le décor, dramatique à souhait, dans lequel Nicolas Sarkozy a été auditionné hier pendant toute la journée par le juge d’instruction Jean-Michel Gentil. Un face-à-face en présence de Thierry Herzog, l’avocat de l’ex-chef de l’Etat.

Le juge Gentil ne l’est pas du tout. C’est du moins ce qu’assurent avocats et magistrats qui ont côtoyé ce nouveau chevalier blanc qui a pris la succession des juges Eric Halphen ou Eva Joly. Impossible néanmoins de le constater de visu : Jean-Michel Gentil, 51 ans et une longue carrière de magistrat consacré à l’instruction derrière lui, ne répond pas aux sollicitations des journalistes. Il pousse même la coquetterie de son anonymat jusqu’à fuir les photographes, ne laissant en pâture aux magazines qu’un seul cliché de lui datant de quinze ans où il arbore moustache et lunettes, alors qu’il ne porte plus ni l’unes ni l’autre.

«Pour le comprendre, c’est assez simple. Il a longtemps lutté contre la voyoucratie, le grand banditis