Pour Séverine Tessier, porte-parole de l’association anticorruption Anticor, il y a urgence à partager le pouvoir entre politiques et citoyens. Elle déplore que la société civile n’ait pas eu droit de cité pendant les travaux de la commission Jospin, alors que l'ancien Premier ministre doit être autionné sur son rapport par l'Assemblée nationale mardi 27 novembre.
Anticor a regretté de ne pas avoir été associée aux travaux de la Commission Jospin de rénovation et de déontologie de la vie publique. Alors que François Hollande va consulter de nombreux responsables politiques, aucune audition ne vous est proposée...
Dès le départ, la commission Jospin a été une erreur congénitale. Sa composition comme son diagnostic procèdent d’un archaïsme et ses propositions ont pour la plupart dix ans de retard. Une fois de plus, la société civile est très en avance sur l'élite institutionnelle et politique. Cette commission comme toute les autres a été un révélateur de l’obsolescence et de la décadence de notre Etat démocratique.
Comment jugez-vous le rapport tiré de ses travaux ?
Les mêmes méthodes produisent les mêmes effets. Régulièrement, on fait une commission qui donne lieu à un rapport dont on se congratule avant que la discussion parlementaire ne rabote largement l’ensemble. Pour ce qui est du cumul des mandats, la question ne date pas d'hier mais c’est dans l’organisation institutionnelle même de la France que procède la confusion des pouvoirs. Et en la matière on reste dans l’archaïsme.
Comment dépasser cet archaïsme ?
Le véritable enjeu de ce siècle est le partage des pouvoirs entre les politiques éclairés et les citoyens avisés, c’est ainsi que la démocratie retrouvera de la vigueur. Sinon, la corruption et la crise de confiance auront raison d’elle et ce sont les intérêts lucratifs, les pouvoirs d’influence des l