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Libération
Interview

«Cette crise fait éclater le caractère artificiel de l’UMP»

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Jean-Louis Bourlanges, ex-député européen, cofondateur de l’UDI :
publié le 25 novembre 2012 à 22h06

Ancien député européen, Jean-Louis Bourlanges est membre fondateur de l'Union des démocrates et indépendants (UDI). Pour lui, le «clivage identitaire à l'UMP ne débouche sur rien».

Y a-t-il lieu de se réjouir pour le centriste que vous êtes de la crise qui ravage l’UMP ?

L’idée qu’une formation politique à l’orientation libérale - au sens philosophique du terme -, sociale et européenne comme l’UDI a beaucoup à gagner des déchirures de l’UMP va de soi. Cette crise fait éclater le caractère artificiel de ce «parti unique de la droite» qui n’a jamais eu de ligne claire et n’a vécu confortablement pendant dix ans que parce qu’il n’avait d’autre objet que de relayer l’action gouvernementale des présidents Chirac puis Sarkozy. Je ne peux toutefois pas me réjouir de voir où ce mélange d’indétermination politique et d’opportunisme a conduit ce qui se présentait comme le pilier de la droite républicaine. J’en suis même profondément désolé pour l’opposition.

Que se passera-t-il dès lors qu’Alain Juppé a échoué ?

Si l’UMP devait s’effondrer, ce qui n’est pas improbable à ce stade, il y aurait un vrai risque de balkanisation de la famille qui domine la vie politique française depuis un demi-siècle. Le FN tirerait quelques marrons du feu, une droite «décomplexée» s’engagerait dans une lutte à mort contre ce même FN, et une droite filloniste orpheline et sécessionniste serait écartelée. Le cauchemar…

Y a-t-il un autre scénario ?

Heureusement. Il serait celui d’une reconstitution d’une grande force d’alternance à vocation majoritaire autour de l’UDI, intégrant les rescapés du gaullisme social et les libéraux qui ont naguère appartenu à l’UDF, et qui n’ont