Plus que cinq jours. Le délai est un peu court pour purger la guerre à l’UMP, mais il pourrait s’imposer aux belligérants pour des raisons… financières. C’est en effet vendredi 30 novembre au plus tard que les parlementaires doivent se rattacher officiellement à une formation politique, un rattachement dont dépend une part du financement public. Une arme décisive dans la manche du clan Fillon. Une menace que personne n’évoque mais à laquelle tout le monde pense
Pour comprendre, il faut se plonger dans le mode de financement des partis politiques. La loi de 1988 prévoit deux subventions. La première dépend du nombre de voix recueillies au premier tour des législatives : chaque suffrage rapporte 1,68 euro par an, à condition d'avoir dépassé 1% dans 50 circonscriptions (mais le non-respect de la parité peut diminuer le montant). La seconde est indexée sur le nombre de parlementaires qui s'affilient au parti : un député ou un sénateur ramène 42 000 euros annuels dans les caisses. Et c'est là que le bât blesse. Car sur les 325 parlementaires UMP, environ 150 se sont déclarés plutôt proches de Fillon, contre seulement une centaine pro-Copé (le reste étant non aligné). Cent cinquante parlementaires qui, s'ils ne se rattachent pas à l'UMP d'ici vendredi, occasionneraient pour le budget de l'UMP un manque à gagner de plus de 6 millions par an. Une catastrophe pour un parti déjà rincé par les campagnes électorales du printemps et qui doit absorber une baisse de ses ressources due à sa