Au bout des chemins boueux, des barricades de tôles ondulées, de branchages et de gros ballots de paille. «Dialogue, quel dialogue ? Aujourd'hui, on compte nos blessés, et on nous parle de dialogue ?» Les yeux cernés par la nuit blanche et les combats avec les gendarmes mobiles, les occupants de la ZAD (zone d'aménagement différé rebaptisée «zone à défendre» par les opposants au projet d'aéroport) ne croient pas à l'issue négociée autour d'une table proposée samedi soir par Jean-Marc Ayrault. Entre paysans, élus, associations citoyennes, écolos locaux et occupants de la ZAD, le consensus est total sur le préalable : retrait de toute présence policière dans la zone.
Sur le terrain, contrairement à l'état-major d'Europe Ecologie-les Verts, personne ne place beaucoup d'espoir dans la «commission du dialogue» de Matignon. On y voit surtout une tentative de marginaliser ceux qui vivent la lutte sur le site. «Depuis le début, les discours cherchent à diviser le mouvement entre, d'un côté, les fréquentables, historiques et paysans, et, de l'autre, ceux qui seraient les voyous, étrangers et violents. C'est un échec total», lâche un jeune «zadiste» sous sa capuche.
Marteaux. Hier, c'était probant. Le pique-nique militant improvisé vers 13 heures témoigne d'une large mobilisation. Assis sur des souches, il y a des familles, des paysans, des urbains, des femmes et des enfants. Certains débarquant avec des clous, des scies et des marteaux pour avancer le