Menu
Libération
Récit

Tout le monde s’éclate à l’UMP

Article réservé aux abonnés
UMP, le combat des chefsdossier
Jean-François Copé a refusé la médiation d’Alain Juppé, hier soir, tandis que François Fillon menaçait de saisir la justice pour faire annuler l’élection. L’ombre de la scission plane sur le parti.
Alain Juppé arrivant à l'Assemblée nationale, dimanche soir, pour rencontrer Copé et Fillon. (Gonzalo Fuentes. Reuters)
publié le 25 novembre 2012 à 22h36

Barricadé au 238, rue de Vaugirard, le siège de l'UMP, Jean-François Copé jure depuis une semaine qu'il ne se laissera pas «voler sa victoire». Au terme d'une ultime partie de poker qui a tenu en haleine tout le week-end les dirigeants de l'UMP, il a renversé la table. Sous le regard médusé de tous ses partenaires européens, le premier parti de France rejoue Fort Chabrol dans le XVe arrondissement.

Après avoir feint de l'accepter, il a rejeté la médiation proposée par Alain Juppé. A défaut de GIGN, François Fillon et ses amis n'ont plus qu'une solution pour déloger «le forcené» : la justice. L'ex-Premier ministre a fait savoir qu'il «saisira[it] la justice pour rétablir la vérité des résultats et rendre la parole aux militants». Compte tenu du grand désordre et des irrégularités en tous genres constatées le 18 novembre, jour de l'élection du président de l'UMP, les fillonistes n'ont aucun doute sur la décision du tribunal de grande instance : ce scrutin sera annulé et les militants seront de nouveau appelés aux urnes. «François Fillon a tout fait pour que la médiation d'Alain Juppé puisse réussir. Il en a accepté toutes les conditions. Jean-François Copé, lui, l'a refusée», a déclaré Valérie Pécresse, promettant de «tout faire pour que les militants connaissent la vérité».

«Suicidaire». Conséquence immédiate de cette initiative : les fillonistes vont créer, à l'Assemblée nationale, un groupe politique autonome.