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L’Etat prêt à croiser le fer pour Florange

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Le patron d’ArcelorMittal doit se rendre aujourd’hui à l’Elysée pour dire son opposition à la nationalisation temporaire, envisagée par Montebourg, du site de Moselle.
Arnaud Montebourg, le 27 septembre, envoyé au front pour obtenir un délai afin que le site de Florange trouve un repreneur. (Photo Pascal Bastien pour Libération)
publié le 26 novembre 2012 à 22h23

Nationalisation, le retour. Les mots ont aussi (surtout ?) des vertus politiques. Le site d’ArcelorMittal à Florange (Moselle) n’est pas qu’un symbole de la campagne présidentielle, il est en train de devenir un marqueur de la politique économique du gouvernement. En évoquant depuis quelques jours, la possibilité d’un retour au socialisme triomphant du début des années 80, Arnaud Montebourg cherche à prouver qu’un gouvernement qui défend une hausse de la TVA peut encore avoir des réflexes de gauche. Et, manifestement, cela convient à François Hollande.

Hier, Matignon s'est refusé à recadrer son ministre du Redressement productif qui avait déclaré, le matin même dans les Echos : «Nous ne voulons plus de Mittal en France.» «On ne prend pas 20 000 salariés [de Mittal en France] en otage pour en sauver 400 [à Florange]», déplore un parlementaire, ami du ministre. Montebourg a donc été obligé de se corriger dans l'après-midi : «J'ai voulu dire que nous ne voulons plus des méthodes de Mittal en France, des méthodes qui relèvent du non-respect des engagements, du chantage et des menaces.»

Emblème socialiste. Aujourd'hui, le chef de l'Etat reçoit à l'Elysée le principal accusé, Lakshmi Mittal. Objectif : convaincre le patron du groupe ArcelorMittal de céder la totalité de son site, c'est-à-dire à la fois ses hauts fourneaux (à l'arrêt depuis un an et demi) et la transformation de l'acier brut, la partie la plus moderne et toujours