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Libération
Les nouveaux visages de l'Assemblée (10)

Brigitte Allain, de la terre au Palais Bourbon

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Toutes les semaines, Libération.fr dresse le portrait d'un des 217 primodéputés. Aujourd'hui, une agricultrice membre du groupe EE-LV mais «pas inféodée».
Photos A gauche www.brigitteallain.eelv-legislatives.fr A droite French newly-elected Europe Ecologie Les Verts (EELV) MP and French Minister for Equality of Territories and Housing, Cecile Duflot (C), poses with (EELV) MPs at the French National Assembly on June 19, 2012 in Paris. France's Socialists won control of parliament on June 17, 2012, handing President Francois Hollande the convincing majority he needs to push through his tax-and-spend agenda to battle the eurozone debt crisis. From Left, Barbara Pompili, Eric Alauzet, Eva Sas, Jean-Louis Roumegas, Michèle Bonneton, Christophe Cavard, Christophe Cavard, François-Michel Lambert, Danielle Auroi, Sergio Coronado, Noel Mamere, Laurence Abeille, Véronique Massonneau, Isabelle Attard, Brigitte Allain. AFP PHOTO KENZO TRIBOUILLARD (Photos DR et AFP)
publié le 27 novembre 2012 à 11h51

Comme tout nouveau député, Brigitte Allain a dû se choisir cet été un bureau à l'Assemblée. Elue EE-LV de Dordogne, (loin de Paris), elle avait droit à un bureau avec un lit et une petite salle de bain attenante. Elle n'en a pas voulu. «Je n'en serai jamais sortie», confie-t-elle en bosseuse. Avant d'ajouter, l'œil malin: «Et puis on m'a dit que les bureaux avec lit étaient plus petits. Et moi, j'ai besoin d'espace. C'est l'histoire de ma vie.» Brigitte Allain, 56 ans, respire au grand air depuis toujours.

A la tête d’une exploitation ruinée

Elle est née à  Bergerac, deuxième d'une famille de huit enfants. Après le décès de son père, elle reprend avec l'aide de son mari l'exploitation familiale de 60 hectares dont 20 en vigne (AOC Bergerac) et un élevage laitier à reconstituer.  «On prenait la fratrie avec, c'était une vraie responsabilité familiale. Lourde». Elle n'a que 20 ans. L'année d'après, il gèle sur les vignes. Elle se retrouve à la tête d'une récolte ruinée avec des prêts à rembourser. «C'est comme ça que ma vie syndicale a démarré». A la ferme, elle compte sur le «système D», et une forme d'entraide habituelle des campagnes: «Les voisins nous ont aidés à connaître le métier, on s'organise pour acheter du matériel de façon collective, ou faire des groupements d'employeurs...». Dans sa vie de militante, au même moment, elle rencontre les paysans-travailleurs. Du coup, Brigitte Allain a une idée très concrète de la solidarité. Dans le milieu rural,