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Eclairage

Le militant : post-couac animal triste

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Fatigue, déprime et lassitude semblent désormais plomber la majorité des fillonistes ou copéistes.
Un militant UMP lors du vote pour la présidence du parti, le 18 novembre 2012. (Photo Benoit Tessier. Reuters)
publié le 27 novembre 2012 à 22h36
(mis à jour le 28 novembre 2012 à 15h19)

Pendant que l’UMP d’en haut se déchire, l’UMP d’en bas se désole. A Nice, Paris ou Boulogne, les militants, qu’ils soient fillonistes ou copéistes, sont partagés entre indignation et ras le bol.

A Nice Une carte et des ciseaux

Dans la permanence UMP de Nice, hier, les télévisions sont réglées sur des chaînes d'info continue. «T'as vu, ils vont faire un référendum pour savoir s'il faut revoter.» Guy, 74 ans, venu mettre sous pli des invitations pour une réunion du maire et partisan de François Fillon, Christian Estrosi, soupire. Pour lui, on a «franchi un pas», mais «la seule solution c'est de revoter». La même fatigue plombe ses compagnons de militantisme. «Ils ont hâte, résume-t-il, qu'on arrête de se ridiculiser.» Ce matin, une dame qui habite dans l'immeuble est arrivée avec sa carte et une paire de ciseaux, pour la déchirer devant eux. Nice se retrouve au centre d'une pièce que personne ne supporte plus. «Nous n'avons pas bourré les urnes, nous n'avons pas fraudé, s'étrangle Emilie (65 ans). C'est moche, dégueulasse de prétendre ça.» Le jour du vote, Auguste Verola (65 ans) présidait le bureau de la 1re circonscription (celle d'Eric Ciotti, directeur de campagne de François Fillon). On y a retrouvé 128 bulletins de plus que de signatures sur les listes d'émargement. «Mon grand-père était élu ici, en 1935, mon père l'a été et moi je préside des bureaux de vote depuis dix-sept ans, dit-il. Le dimanche, je suis resté tou