«Zeus rend fous ceux qu'il veut perdre», déclamait hier Henri Guaino dans les couloirs de l'Assemblée nationale, consterné par l'interminable tragédie de la droite orpheline. Même Nicolas Sarkozy n'a pas fait de miracle. Mais il a démontré que du fond de sa retraite, il restait bien le vrai chef spirituel de l'UMP. Le seul capable de faire plier Jean-François Copé, puissamment cramponné à son fauteuil de «président proclamé».
Sous la pression de l'ancien chef de l'Etat, le député-maire de Meaux a accepté, hier après-midi, l'éventualité d'un nouveau vote des militants pour arbitrer sa guerre contre François Fillon. Le matin même, sur France Info, il avait pourtant, une nouvelle fois, catégoriquement rejeté cette proposition, formulée par les fillonistes et par plusieurs personnalités non-alignées, notamment Alain Juppé. «Les militants veulent qu'on se remette au combat face à la gauche […]. L'UMP ne peut pas se permettre de faire parler d'elle par des querelles internes pendant six mois», avait martelé Copé. Devant, le groupe parlementaire UMP, il avait répété encore, en fin de matinée, qu'il ne voulait pas entendre évoquer l'idée d'un nouveau vote. Quelques instants plus tard, un coup de téléphone a tout fait basculer. Un véritable ultimatum : si Copé, bunkerisé rue de Vaugirard, au siège parisien de l'UMP, ne donnait pas immédiatement des signes d'ouverture à une nouvelle élection, Sarkozy menaçait de faire savoir, par communiqué, «la honte» que lu