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Libération

La nouvelle page du sarkozysme

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publié le 28 novembre 2012 à 22h56

L’UMP vient d’atteindre le degré zéro de la politique. Sa dislocation prend des formes tellement ubuesques qu’il serait bien irréfléchi de s’en réjouir : coups de force, fraudes, menaces, insultes, détournements de procédures, mensonges et intoxications, recours judiciaires et irrégularités financières, la panoplie de l’implosion est complète. Le spectacle offert aux Français ne peut être que dévastateur. On y trouve tous les ingrédients qui nourrissent la démagogie antipolitique. Marine Le Pen peut pavoiser. La droite parlementaire organise elle-même le chaos dont rêvait la présidente du Front national. Comme chez certains grands malades mentaux, les duellistes, Jean-François Copé et François Fillon, pratiquent une forme d’automutilation. Le président proclamé de l’UMP porte certes une plus grande part de responsabilité que l’ex-Premier ministre mais tous deux ont activement contribué à développer une dialectique mortifère.

Il est possible qu’à terme, cette politique de la terre brûlée profite à ceux de la nouvelle génération UMP qui ont su le mieux s’en tenir à l’écart, comme Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire, voire Xavier Bertrand. Cela reste pour l’instant aussi spéculatif qu’aléatoire. En revanche, une constatation s’impose d’ores et déjà. Sur les cendres de l’UMP, c’est une nouvelle page du sarkozysme qui peut se tourner. L’ancien président apparaît en effet comme le seul rescapé dans ce paysage dévasté. Jean-François Copé sort de l’enfer qu’il a déclenché en C