AJean-Luc Mélenchon, l’espace médiatique. Aux communistes, la bataille parlementaire et les discussions en tête-à-tête avec les socialistes. Au Front de gauche, cette répartition des tâches est aussi le reflet d’une concurrence interne pour définir la stratégie à tenir face à un gouvernement de gauche dont ils ne font pas partie.
Hier, au lendemain du rejet du budget par le Sénat pour cause d'abstention des communistes, Pierre Laurent, chef du PCF, était l'invité du nouveau patron du PS, Harlem Désir. «On s'est expliqués sans se convaincre», rapporte-t-il à Libération. Mélenchon, pourtant coprésident du Parti de gauche, n'a reçu aucune sollicitation de ses ex-camarades.
Depuis la formation du Front de gauche aux européennes de 2009, les socialistes tentent régulièrement d'enfoncer un coin dans l'alliance PCF-Mélenchon. «Ils n'ont pas tort, observe ce dernier. Le jour où ils trouveront la faille, le Front de gauche éclate.» «Cette tentation de nous opposer est vaine, poursuit Laurent. Sur le budget, nous faisons la même analyse.» Sans pratiquer la même stratégie. Quand Mélenchon réclame un vote contre, les groupes parlementaires, essentiellement composés de communistes, s'abstiennent. Une divergence illustrant le débat qui les anime depuis trois ans.
L'ex-candidat à la présidentielle et les siens considèrent toute tentative de «peser» sur le PS comme inutile. Les communistes, eux, croient encore au rapport de force parlementa