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Libération
TRIBUNE

Ne nous trompons pas, la crise de l’UMP nous concerne aussi

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par Daniel Goldberg, Député PS de Seine-Saint-Denis
publié le 29 novembre 2012 à 19h31

Nous aurions bien tort de nous réjouir. Le feuilleton à épisodes déplorable que nous donne à voir l’UMP depuis plusieurs jours a beau écarter un instant le curseur médiatique de nos difficultés à redresser le pays, la gauche devrait en profiter pour s’interroger elle-même sur le sens qu’elle donne à son action et les moyens d’y associer au mieux les citoyens. Car, ne nous y trompons pas, les seuls bénéficiaires de la tragicomédie postsarkozyste sont les extrêmes, ceux qui sapent depuis des années les fondements de notre République et dont certains des discours ont imprégné la ligne de conduite d’une partie de la droite républicaine.

Dans un monde changeant et mondialisé, ceux qui ont une boussole bien en main se dirigent mieux que ceux qui naviguent au gré du vent et des sondages. L’éloignement des Français des affaires publiques est aussi lié au mode de fonctionnement de notre démocratie. Les contre-pouvoirs rabaissés pendant près de dix années, le chômage de masse qui fragilise les réseaux de socialisation et de solidarité, tout cela concourt à laisser les appareils politiques dans un monde à part, éloigné des ressentis profonds de la société.

De plus, notre vieille Ve République, corsetée encore plus par le quinquennat et l'inversion du calendrier, contribue à faire de notre démocratie un lieu de théâtre où les questions de fond sont très imparfaitement abordées. La faiblesse du Parlement dans son rapport de force avec l'exécutif, malgré le respect retrouvé que v