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Libération
TRIBUNE

Copé-Fillon : choc frontal en direct

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UMP, le combat des chefsdossier
Chaînes d’information et réseaux sociaux ont exacerbé le combat des chefs de l'UMP.
(Dessin Alain Brillon)
par Jérôme Chapuis, journaliste au service politique de RTL, présentateur du Grand Jury
publié le 30 novembre 2012 à 10h45

Les physiciens vous le diront : il est des domaines dans lesquels les instruments d’observations perturbent l’objet observé. Le phénomène concerne le journalisme politique, singulièrement depuis qu’il est confronté à la bataille ubuesque de l’UMP. La question est la suivante : la crise aurait-elle dégénéré à ce point sans l’existence des nouveaux médias ? Les chaînes d’information et les réseaux sociaux ont-ils contribué à l’aggraver ?

Loin de nous l’idée de mettre en cause la pertinence de ces médias. Encore moins d’exonérer les deux acteurs principaux de leur immense responsabilité dans l’escalade. Interrogeons-nous sur le sens du spectacle qui se déroule sous nos yeux.

Imagine-t-on une entreprise dont les dirigeants, actionnaires, associés, ou salariés diffuseraient immédiatement les informations ou réactions sur une négociation en cours ? Chacun comprend qu’aucune discussion ne peut se tenir sereinement sous une telle pression.

Désormais, grâce aux nouvelles technologies, les journalistes sont en mesure de réaliser un fantasme : connaître en temps réel ce qui se passe derrière la porte. De l'autre côté du mur, les élus «live-twittent» les réunions secrètes, ils font état par SMS des dernières tractations. La mécanique d'information en continu et la concurrence nous poussent collectivement à rediffuser ces messages ex abrupto, in extenso. Ne pas le faire serait contraire à notre vocation.

Mais il en résulte une hiérarchie déformée, écrasée. Le nez sur le tableau, le