Dans un dictionnaire de la politique française des années 2000, on devrait, en toute logique, lire à la lettre A : ArcelorMittal. Ce groupe sidérurgique a en effet eu l'insigne privilège de prendre en flagrant délit de mensonge Nicolas Sarkozy et de le couper des classes ouvrières qui l'avaient pourtant soutenu en 2007. Et voilà aujourd'hui la même multinationale en train d'éprouver les premiers mois du hollandisme. Et sa méthode de gouvernement. «Comme à son habitude, François Hollande gère le rapport de force jusqu'à la dernière minute, décrypte un dirigeant socialiste. C'est une façon de garder sa liberté.» Mais, en l'occurrence, le dossier Florange est en train de se refermer sur lui comme un piège. Si bien qu'on ne voit pas comment le chef de l'Etat pourrait ne pas en faire les frais politiques. Et, avec lui, son bouillant ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.
Contre-pied. L'annonce de vendredi soir est une caricature de synthèse hollandaise. ArcelorMittal voulait fermer ses hauts-fourneaux, les syndicats souhaitaient les faire redémarrer. Hollande propose donc de les maintenir en état au cas où… En déclarant vendredi soir avoir finalement renoncé au projet de nationalisation du site de Florange, Jean-Marc Ayrault a par ailleurs pris sa majorité et une partie de l'opinion à contre-pied. Depuis une semaine, Arnaud Montebourg avait installé l'idée que l'Etat actionnaire allait probablement reprendre du service. Et remettr