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UMP : à qui profite la crise ?

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Sarkozy a sommé Copé et Fillon de s’entendre avant mardi. Un épisode de plus d’une guerre qui accroît la défiance envers les responsables politiques.
publié le 30 novembre 2012 à 22h13

Le feuilleton UMP lasse les Français et énerve au plus haut point Nicolas Sarkozy. L'ex-chef de l'Etat l'a fait savoir vendredi en mettant la pression sur les deux protagonistes de l'histoire. Si François Fillon et Jean-François Copé ne trouvent pas «avant mardi» une solution pour sortir de la crise de la présidence de l'UMP, a-t-il menacé, il dira «publiquement» qu'ils sont «disqualifiés», l'un et l'autre pour conduire le parti. Sarkozy a brandi cet ultimatum après s'être entretenu vendredi au téléphone avec Fillon et après avoir déjeuné, jeudi, avec Copé.

Mais les rodomontades sarkozystes risquent d'avoir peu d'effet sur le discrédit qui entache le parti qu'il a présidé, coupable, selon certains, d'avoir commis «le pire de ce que la politique peut faire». Car ce n'est pas l'UMP seule qui risque de pâtir de cette guerre des ego. L'ensemble des partis, à l'exception du FN sans doute, risque d'être éclaboussé par les éclats de violence qui ont secoué la principale formation d'opposition.

Chercheuse au Cévipof, un centre de recherche de Sciences-Po, la sociologue Anne Muxel (lire son interview sur Libération.fr) juge ce spectacle«sidérant». «Cela fait plus qu'apporter de l'eau au moulin de la défiance que les Français entretiennent à l'égard des politiques», analyse-t-elle. Et de ce scrutin qui a dégénéré, dont les grands perdants seraient les deux rivaux, elle fait indirectement du FN et de l'abstention les