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Témoignages

Comment le personnel hospitalier perçoit les Roms

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Une chercheuse a enquêté sur la relation parfois compliquée entre les soignants et les patients roms. Des témoignages qui reflètent aussi les idées reçues autour de cette population.
Un camp de Roms près de Nantes, le 30 juillet 2010. (Photo Jean-Paul Pelissier. Reuters)
publié le 1er décembre 2012 à 8h11
(mis à jour le 5 décembre 2012 à 15h44)

Commission Stasi (2003), débats sur l'identité nationale et le voile intégral dans les lieux publics (2009 et 2010)... à chaque crispation autour des enjeux de «communautarisme» ou de «repli identitaire» l'hôpital cristallise l'attention. Lieu ouvert sur la société, et que tout le monde fréquente un jour ou l'autre, «c'est une caisse de résonnance privilégiée des débats publics», estime Dorothée Prud'homme. Forte de cette conviction la chercheuse (lire son interview à Libération.fr) a interrogé, dans le cadre de son travail de terrain pour sa thèse de doctorat, des professionnels hospitaliers dans quatre établissements publics d'Ile-de-France (personnel médical, paramédical, administratif). L'idée directrice était notamment de recueillir une parole libre sur leur perception de la population Rom et leur interprétation des usages que les patients roms font de l'hôpital.

Avant tout, de qui parle-t-on ? Quand on lui demande à quoi il reconnaît les Roms, ce médecin des urgences répond : «Ben... un peu le physique et puis le fait qu'ils soient souvent en groupe (rires), c'est un peu bête hein, mais souvent ils viennent pas seuls, il y a toute la famille ou y'a le mari et l'enfant qu'est là aussi. Euh… et puis le fait que ils expliquent où ils habitent, enfin à Montfermeil, en l'occurrence c'était dans le camp. A Poissy a