Et si le hollandisme n'était finalement qu'un conservatisme ? Comme Lionel Jospin, longtemps réticent au pacs, François Hollande marche en crabe sur beaucoup de sujets de société. Déjà, pendant sa campagne, ces questions étaient rarement un morceau de choix de ses discours. Et là, en trois semaines, le chef de l'Etat a donné le sentiment de rétropédaler sur le mariage gay et d'enterrer la perspective d'un droit de vote aux élections locales pour les étrangers. Deux réformes ultramajoritaires à gauche, pour ne pas dire identitaires. «C'est vrai que, sur les questions de mœurs, Hollande n'a jamais été en flèche», assure l'historien socialiste Alain Bergounioux. Un fidèle du chef de l'Etat confirme : «Les [enjeux] sociétaux sont moins dans son histoire. Son humus personnel, c'est d'abord l'économique et le social.» Alors, Hollande, nouveau Jospin ? Jean-Christophe Cambadélis n'est pas d'accord : le Président «est plus libéral sur ces sujets que ne l'a été Jospin. Il est, comme d'habitude, à la recherche du compromis : [il est] pour le mariage gay, mais réservé sur la procréation médicalement assistée». Pourquoi alors cet étrange appel à la «liberté de conscience» pour les maires réfractaires à marier deux personnes du même sexe ? «C'était une boulette. Cela ne traduit aucune réticence de fond», assure un ministre. Le député PS Olivier Faure abonde : «Il n'y a pas de conservatisme. Hollande est convaincu du bien-fondé de ces réfor
Analyse
La frilosité sociétale de Jospin
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par Grégoire Biseau
publié le 4 décembre 2012 à 22h56
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