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Libération
Analyse

Le goût de l’intrigue de Mitterrand

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publié le 4 décembre 2012 à 22h56

Tous ses proches le disent : le hollandisme est d'abord une «habileté politique». «Une gestion des rapports de force.» «Une science de la tactique.» Conseiller à l'Elysée et fidèle du chef de l'Etat, Bernard Poignant aime l'idée que, «comme Mitterrand, Hollande excelle dans la gestion du temps». Un dirigeant du PS va plus loin : le Président «laisse tout ouvert le plus longtemps possible. Et il attend le dernier moment avant que ne se dessine une solution». La devise mitterrandienne, «donner du temps au temps», se retrouve au cœur du logiciel hollandais. Ce qui explique pourquoi «il y a, chez les deux, une forme d'ambivalence», selon un poids lourd du gouvernement.

Tous les visiteurs qui découvrent Hollande ressortent avec la même impression : «L'homme est charmant, mais indéchiffrable.» Impossible de savoir ce qu'il pense vraiment. C'est une force, mais aussi le résultat d'une faiblesse : Hollande a horreur du conflit. Donc il reste dans le non-dit. Un de ses collaborateurs raconte : «Quand il n'est pas d'accord, il ne le dit pas et vous laisse parler. En revanche, quand il partage votre point de vue, vous le savez très vite.»

Comme Mitterrand (ou Sarkozy), Hollande adore mettre en concurrence les idées et les hommes, aime le flou des responsabilités. «Il y a une forme de darwinisme social», reconnaît un de ses conseillers. Le Président serait d'abord un manœuvrier : «L'essentiel pour lui est