C’est peut-être l’héritage le plus paradoxal. A priori dans l’arbre généalogique du hollandisme, aucune branche ne remonte au chevènementisme. Et pour cause, longtemps les deux hommes ont campé aux deux extrêmes de la gauche. L’un était étatiste et souverainiste, l’autre européen et social-libéral.
Et pourtant, à en croire certains élus socialistes, François Hollande serait en train de sonner la grande revanche de l'ancien ministre de l'Intérieur de Lionel Jospin. «Les trois hommes forts de ce début de quinquennat, Arnaud Montebourg, Manuel Valls et Louis Gallois portent beaucoup des convictions de Jean-Pierre Chevènement», assure François Kalfon, directeur des études du PS et animateur de la Gauche populaire. Ce n'est pas faux. Arnaud Montebourg claironne un patriotisme industriel et souhaite réhabiliter les nationalisations. Manuel Valls théorise une république intransigeante sur les questions de sécurité et de communautarismes. Quant à Louis Gallois, auteur du fameux rapport qui a inspiré le «pacte de compétitivité» du gouvernement, il a été le directeur de cabinet de Jean-Pierre Chevènement (à deux reprises), au ministère de la Recherche, puis de la Défense.
«Le hollandisme, ce n'est pas à proprement parler de la social-démocratie, poursuit Kalfon. C'est aussi une forme de réalisme et de défense de certaines valeurs françaises.» Cette réhabilitation de l'ex-maire de Belfort, fait sourire l'historien du PS Alain Bergounioux. «Il ne faut pas ex